Marathon de Rome



Marathon de Rome, mais pourquoi Rome? Marathon réputé difficile, tant pis !
Alors d'autres raisons ? Pour la ville, pour une semaine de vacances... enfin les jours suivants le marathon, et puis aussi, choix fait en commun avec des amis.

J'ai suivi un plan Bruno Heubi 4 séances par semaine, 9 semaines, formule sans VMA courte. Le même que pour le marathon de Toulouse, mais avec des chronos un poil plus rapides et un poil plus de rigueur aussi.
La préparation s'est globalement bien passée malgré une météo pas très favorable, et un peu de fatigue sur la fin.

Départ le vendredi, voyage en train jusqu'à Roissy puis en avion jusqu'à Rome. Train et métro pour finir d'arriver à l'hôtel. En fait nous sommes logés dans un appart’hôtel, solution d’hébergement assez sympa pour un groupe d’amis, nous étions 6 dans un appart de + de 80m2. Pas de problème pour l'alimentation, des pâtes, y en a dans tous les restos! Sauf que al dente, ce n'est pas trop mon truc. Donc vendredi soir pâtes, samedi midi pâtes et samedi soir pâtes, dans la continuation du RDS. On oublie de parler des petites (???) bières et de l'apéro samedi soir (chut).

Samedi matin retrait des dossards de bonne heure, très proche de notre hébergement. Dans le package,  1 TS coton et  1 sac à dos offert, +1 TS technique avec supplément à l'inscription, le tout Asics. Sac à dos et TS vert et bleu, très sympa, le sac étant à utiliser pour les consignes. Village marathon assez fourni en stands, mais bizarre, plein de marques qu'on ne connait pas.

                  



Ensuite, petite promenade autour du Colysée et du Capitole, découverte pour moi, c'est splendide. En même temps, cette promenade sert de reconnaissance des lieux puisque c'est là que sera donné le départ et c'est sous la même arche que s'arrêtera le chrono à l'arrivée. Du coup, ça fait un peu monter l'adrénaline.
Nous n'en ferons pas plus samedi, pour économiser nos jambes. Et puis comme on reste 1 semaine, il restera du temps pour visiter les jours suivants.

Dimanche, grand jour ou plutôt Jour J, celui où il faut être au top !

Levé du corps 6h, toutes les affaires sont prêtes depuis hier avant le coucher. Petit déjeuner assez traditionnel pour moi, je ne change pas mes habitudes : thé avec tartines de pain grillé beurre et confiture, je rajouterai un petit morceau de gatosport qu’un coloc avait amené. Puis préparation des pieds, pansements sur les 2 orteils qui noircissent à chaque fois, pommade anti-ampoules sur les pieds, huile sur les jambes et habillage. La tenue, ce sera jupette et débardeur rose fushia, socquettes rose et Rider aux petons. Une ceinture avec mes morceaux de sucre, mes pâtes de fruit et 3 gels (nouveau pour moi - 2 énergix et 1 coup de fouet ). Répartition prévue 5ème sucre, 10ème pâte de fruit, 15ème énergix, 20ème sucre, 25ème pâte de fruit, 30ème énergix, 35ème sucre, 40ème pâte de fruit ou coup de fouet. Pour la déco, un poignet éponge aux couleurs françaises et des bandes faites avec un stick « bleu blanc rouge » sur le côté des jambes. Pour faire le trajet un TS coton à jeter et un coupe vent que je remplacerai au départ par un sac poubelle.

Départ de l’hôtel vers 7h30, 1/4h de marche puis métro et nous voilà tout proche du départ. Un petit tour autour du Colysée, quelques photos, rencontre et papotage avec d’autres français et direction les consignes. Après un passage aux wawas (double commission), dépôt des sacs à la consigne. J’y laisse le coupe vent mais me passerai du sac poubelle, je l’ai acheté trop étroit….

Temps assez frisquet (6/8°) mais ciel dégagé et soleil. Entrée dans le SAS, me positionne à proximité des meneurs 4h. On voit à côté les meneurs 3h45 et 4h15. Ce sont des SAS larges en terme d’objectifs temps (SAS Top, SAS élite et 3 autres SAS).  Il reste 1 SAS derrière moi, le plus gros, ce sont les 4h30 et +, y compris tous ceux qui n’avaient pas rentré leur chrono lors de l’inscription. A nouveau un petit tour rapide aux wawas installés dans le SAS et retour en se faufilant vers les meneurs. Les hélicos tournent, la télé sur la grue filme… ça va pas tarder à démarrer. Tout le monde se regarde, sautille, discute … ou pas !

9h30, départ.

Le plaisir est en route, jusqu’à quand ? On trottine jusqu’à la ligne de départ, 1’15 environ, et hop c’est parti pour de bon.

Passage devant le grandiose monument tout blanc, le Vittoriano. L’allure est tout de suite assez rapide pour l’objectif de 4h puisqu’on est à 5’36 au km. Le parcours est en léger faux plat montant sur les 3 premiers km mais je ne le ressens pas car c’est le début et les jambes sont fraiches. Cette allure est maintenue sur les 5 premiers km, puis 5’37 sur les 5 suivants et à nouveau 5’36 du 10ème au 15ème. Le parcours s’éloigne un peu du centre ville historique vers le sud jusqu’au 6ème km puis remonte en longeant et traversant 2 fois le Tibre. Il est relativement plat jusqu’au 16ème. Du 16ème au 18ème à nouveau une belle petite montée et le parcours habituel avec passage par la place St Pierre est dévié pour cause de première messe de l’Angelus du nouveau pape François, dommage. Ce dénivelé aura raison du chrono qui baisse un peu à 5’42 au km du 15ème au semi. Le passage au semi se fait en 1h59’03. Je suis toujours avec mes ballons roses sans aucun souci particulier si ce n’est que je sens que j’ai des adducteurs.

Du semi au 25ème, maintien de l’allure à 5’41 au km soit pile poil l’allure de l’objectif 4h. Idem sur les 5 km suivants, du 25ème au 30ème avec une allure identique, 5’41 malgré 2 côtes dans cette portion dont la plus grosse côte du circuit, à mon avis. Je la sens quand même dans les jambes. Comme d’hab, je perds mon co-équipier au ravito du 25ème pour cause d’arrêt pipi, il n’arrivera pas à revenir et son moral sera atteint. Au niveau parcours, après le semi, on s’éloigne à nouveau du centre ville historique, vers le nord cette fois, et on le retrouve définitivement à partir des km 32/33.  
Du 30ème au 35ème km, l’allure s’améliore un peu à 5’38 au km malgré une petite difficulté au 34ème (légère côte qui fait mal à ce moment-là).

A partir du km34 et jusqu’à l’arrivée, le circuit est de plus en plus vallonné et les rues du plein centre ville presque en totalité pavées. Pavées, mais avec des trous dans la chaussée, des pavés très irréguliers, en résumé, course assez difficile et demandant beaucoup beaucoup d’attention. D’ailleurs, je ne vous cacherais pas que nous sommes passés par la Piazza Navona, la Piazza del Popolo, la Piazza di Spagna, la fontaine de Trevi et que je n’ai absolument rien vu de tout ça. Je commence à être mal à partir du 35ème, mal aux pieds, mal aux adducteurs mais mon moral et ma niaque sont intacts. Pas question que je rejoue l’arrivée de Toulouse avec 1’20 au-delà des 4h. Je ne vais quand même pas passer aussi près deux fois de suite. Alors, je ne me laisse pas abattre et continue, j’améliore même mon allure à 5’05 entre les km 35 et 37,5. Les rues sont étroites, pavées, pas plates, beaucoup de monde pour encourager sur les bords. Je ne vois pas grand-chose, je suis dans ma course. Beaucoup de coureurs sont au ralenti ou marchent. Très difficile de les doubler dans les petites rues, il faut faire du gymkhana, cela veut dire ralentir pour les éviter, les doubler et relancer pour retrouver l’allure …. Effort très intense pour les adducteurs qui commencent aussi à devenir insupportables. A partir du km37,5, c’est l’horreur, j’ai mal aux pieds et aux adducteurs, c’est horrible. J’ai l’impression que mes orteils sont tombés au fond de mes chaussures et qu’en me déchaussant à l’arrivée, je vais les ramasser par terre. L’allure s’effondre à 6’26 entre les km 37,5 et 40. Je me ressaisis à l’approche du 39ème, passage par la Piazza Venezia et à nouveau le majestueux monument Vittoriano, puis le Circo Massimo et retour vers le Colysée que l’on voit au bout de la ligne droite, passage de la flamme du dernier km, montée encore pour contourner le Colysée, mon dieu qu’il est grand et descente vers la ligne d’arrivée. Je vois au loin le portique d’arrivée, les ballons roses qui passent dessous, et quand j’aperçois le chrono, il a passé les 4h de quelques secondes. Un moment de doute, juste un moment, car encore lucide, je me dis qu’avec le décalage au départ ce n’est peut être pas perdu. Je fonce, je fonce tout ce que je peux, et passe la ligne en 4h00’48 temps officiel.  Il me faudra attendre que mon fils m’envoie un SMS pour me donner mon temps réel 3h59’35 pour que je sois sûre d’avoir réussie.


                

Je suis très satisfaite d’avoir terminé, un marathon c’est un marathon, il ne ressemble jamais à un autre. Je suis aussi très satisfaite de mon chrono puisque maintenant je suis sub4h mais je n’ai pas explosé de joie. Ca me semblait naturel avec tous les efforts que j’avais faits aussi bien dans la préparation que sur la course. Et pourtant rien n’est normal sur un marathon, ça ne passe qu’à 25 secondes près.

Je n’ai pas parlé de météo pendant la course, le ciel s’est voilé au fur et à mesure des km, il n’était plus bleu mais blanc à l’arrivée, il est même tombé quelques gouttes juste avant. Le vent s’est levé dès que j’ai été arrivée, enfin, je ne l’ai senti qu’à partir de ce moment-là et il a fallu se couvrir très rapidement car transpiration + vent = gla gla.

Je n’ai pas parlé non plus des ravitos, tout s’est passé comme prévu, selon le programme pré établi, sauf que je n’ai pas vu le 40ème (ouille ouille ouille) donc pas pris le dernier gel et pas bu non plus du 35ème jusqu’à l’arrivée.

Je n'ai pas parlé de ma Fréquence Cardiaque. FC moy 162 (85%) FC max 176 (92%). Il faudra noter une dérive progressive au fil des km. Si je scinde la course en 3 parties, je remarque:
- jusqu'au 25ème,          FC parfaite,                     FC moy 158 (82%) FC max 169 (88%)
- du 25 au 35ème,         début de dérive,              FC moy 167 (87%) FC max (175 (92%)
- du 35ème à l'arrivée : accélération de la dérive, FC moy 172 (90%) FC max 176 (92%)
Ces données correspondent parfaitement aux sensations décrites dans le compte rendu ci-dessus. Comme quoi tout est lié... bien évidemment. 

J’ai connu un petit problème avec ma montre qui s’est planté vers le 37ème, elle a des défaillances depuis quelques temps, elle se réinitialise toute seule (va falloir la changer), c’est pour ça que je n’étais pas sûre de mon temps réel jusqu’au SMS reçu.

Les pieds comme d’hab ont soufferts, toujours les 2 orteils qui sont à côté des pouces, hématomes, ongles noirs…. mais ne sont pas tombés encore pour cette fois-ci.

Les douleurs orteils et adducteurs ont très vite disparues. Pas mal aux jambes, pas mal aux cuisses, d’ailleurs c’était mieux comme ça car on a visité Rome du lundi au jeudi suivant, à pied, presque un marathon par jour…. sans parler des côtes qu’il y a partout et des escaliers en quantité, y compris la montée du dôme de la Basilique St Pierre…. 552 marches je crois.

Voilà bilan très positif, 6ème marathon, record battu, sub 4h.

Que demander de plus ? Un marathon plus facile la prochaine fois, si ça existe un marathon facile, peut être Amsterdam.  Mais Rome est quand même le plus difficile de tous ceux que j’ai fait jusqu’à présent.




10 commentaires:

valdes a dit…

Ouah, c'est trop bien. Une régularité de métronome et franchement, avec la fin vallonnée, je ne trouve pas que la dérive cardiaque soit énorme, surtout que tu maintiens bien l'allure.

Tu les prends quand tes ravitos/gels ? Dés le 5ème et tous les 5 km ? Et tu bois aussi tout pareil et combien ?

Ouh lala que de questions ...

Un marathon tout plat : Berlin. Encore plus plat : Rotterdam
Amsterdam, avec les ponts c'est Hamster'Damned ! (mais très très jolie ville)

Unknown a dit…

Encore bravo mimie! C'est sur que tu nous as fait une belle perf'
Forcément à partir du 35ème, on ne sait plus où n en est, on mélange tout, on ne voit plus rien.
Mais tu as réussi,youppi !
Le prochain, plat, et en 3h50... faut te remettre un peu la pression :-))

Unknown a dit…

super CR ...Bravo mimie et une belle perf pour toi..

toutes mes félicitations....

Eric a dit…

super Compte rendu waouaouauuu

des marathons plus plat que Rome y en a plein.
Je crois pas que le tout plat comme Berlin ou presque plat comme Annecy soit très différent au niveau performance pour nous j'entends !
la preuve 3h28 à Annecy et 3h34 à Berlin , le parcours du record du monde !

Mimie
3h50 voila ton prochain objectif avec un plan GM ( faudra que tu essaies ;-) )

En tout cas encore bravo et super les TS ;-)

serge67190 a dit…

Super Cr Mimie!

Bravo!

Unknown a dit…

Super CR, ca valait la peine d'attendre! Encore bravo pour ce marathon bien mene, je suis sure que tu en trouveras un bien plat a ton gout pour le prochain!
Bonne continuation:))

Mimie a dit…

Merci à tous pour vos petits mots très sympa.
Valdes, la répartition des sucres, pâtes de fruit et gels figure dans le CR. Je les prends juste avant le ravito pour boire après. Aux ravitos, je suis plutôt petite bouteille que gobelet, ça évite d'en faire tomber partout, parce que boire en courant (ou trottinant) avec un gobelet mou... Et puis tu peux mieux boire par petites gorgées. J'en bois à peu près 1/4 ou 1/3 de la bouteille et la garde un peu au cas où. ça rassure et sert à m'arroser si trop chaud.
Pixie et Riri, 3h50 vous y allez un peu fort! Les plans GM avec fractionnés ???? pas trop mon truc. Pas sûr de faire mieux, alors que là, j'optimise au max mes (petites) capacités. Ma VMA, si on suit les livres, ne me permettrait jamais de faire ce que je fais.
Merci Serge, Merci Gygy, Merci Pélagie.

xorcraft a dit…

Je découvre aujourd'hui ton CR,épatée par la préparation et la gestion de ta course. Un très très grand BRAVO. J'ai ri au passage du "gymkhana" !
Bonne continuation et plein de bons beaux marathons encore à venir -Amsterdam ou ailleurs- entre quelques autres courses.

Anonyme a dit…

bravo mimie avec beaucoup de retard grace a coach riri je t'ai retrouvé , bravo a toi et que ta vilaine blessure disparaisse , continue de prendre grand plaisir a la cap l'egyptienne

Mimie a dit…

Merci Nefertiti pour ce passage et ce petit mot sympa.
Je te souhaite de te débarrasser rapidement toi aussi de cette méchante tendinite.

Enregistrer un commentaire